jeudi 8 septembre 2011

essaie d'epoque

origine du texte:  http://blog.doctissimo.fr/phedor/bancs-essai-journal-220253/retrospective-mercedes-travaille-2266571.html
 
RETROSPECTIVE 70'S : Mercedes travaille dur ! (AJ du 01.03.1972)




UN OUTIL DE TRAVAIL CONFORTABLE





Si nos routes sont de plus en plus encombrées et dominées par les poids lourds, il n'en est heureusement pas encore de même dans les villes où l'on voit, en revanche, se multiplier le nombre des utilitaires légers destinés à desservir le commerce local. C'est donc sur l'un d'entre eux que nous avons jeté notre dévolu, le Mercedes L206 D qui fera l'objet de notre étude et d'un essai complet.
Ce véhicule existe en quatre versions : châssis cabine, plateau haut, plateau bas, fourgon. Par ailleurs, de nombreuses possibilités d'options sont offertes : double cabine séparée pour microbus, double essieu arrière, voies élargies, etc. Pour notre part, nous avons demandéau constructeur de nous confier la version la plus répandue, à savoir le fourgon tôlé à toit surélevééquipé d'une porte latérale et d'une porte arrière. Le L206 D est tracté par un moteur diesel à quatre cylindres en ligne et un ACT. Sa puissance fiscale est donnée pour 8CV et sa cylindrée est de 1988cc, sa puissance effective s'élevant à 60ch SAE. Il est accouplé à une boîte-pont par l'intermédiaire d'embrayage classique à disque sec. Les quatre vitesses sont synchronisées avec la quatrièeme surmultipliée ; le levier de commande est situé au plancher. La puissance est transmise aux roues par l'intermédiaire de deux arbres à cardans homocinétiques. Le L206 D repose sur une suspension formée à l'avant et à l'arrière par des barres de torsion à lames et des amortisseursà double effet, le tout étant complété par des butées en caoutchouc. Les quatre roues sont indépendantes. La liaison entre la suspension et la caisse est assurée par un châssis bien charpenté. La direction est des plus classiques et se compose d'un boîtier à vis globique et galet. Le système de freinage et lui aussi classique et est obtenu par quatre freins à tambours commandés hydrauliquement. Aucune assistance est prévue mais un témoin lumineux situé au tableau de bord avertit le conducteur en cas de défaillance des freins. Il n'existe pas non plus de correction d ela répartition du freinage en fonction de la charge. Un frein à main, dit de secours, agit sur les roues avant.
La caisse en tôle d'acier comprend une cabine semi-avancée constituant l'habitacle conducteur-passagers et peut accueillir trois personnes (le troisième siège est en option). Derrière ce compartiment, se situe le fourgon proprement dit auquel on peut accéder soit par une porte latérale coulissante disposée à droite, soit par l'arrière par la large ouverture que procure la porte à charnières s'ouvrant à 90°.L'espace utile offre une surface de chargement pratique de 3,5 m² et un vomume pratique de 6,5 m³. La charge utile que l'on peut emmagasiners'élève à 1300 kg (chauffeur compris). Le plancher de la partie utilitaire est en bois et parfaitement plan.


PERFORMANCES ET CONSOMMATION.


C'est avec un véhicule parfaitement rodé que nous nous sommes rendus sur l'autodrome de Montlhéryafin de procéder aux diverses mesures habituelles. Au point de vue vitesse maximale, nous avons obtenu, avec deux personnes à bord, seulement 111,8 km/h ; en charge, ce chiffre a été ramené à 105,6 km/h. Nous ne voyons rien de critiquabledans ces résultats qui restent très honnêtes pour un utilitaire et plus particulièrement pour un diesel. Les accélérations nous ont permis d'enregistrer, avec deux personnes à bord, 26s aux 400 m et 49s 2/5 aux 1000m. Pour les reprises nous avons relevé dans les mêmes conditions, mais avec départ à 40 km/h, 22s 4/5 aux 400m et 46s aux 1000 m. Le véhicule chargé, ces résultats deviennent repsectivement pour l'accélération, 29s 3/5 et 55s 4/5 et pour la reprise, 25s 4/5 et 52s 4/5. Ces chiffres pourront sembler modestes comparés à ceux d'une voiture de tourisme, mais ils restent néanmoins très valables pour un utilitaire.
La consommation relevée durant l'essai routier, véhicule en charge et utilisé au maximum de ses possibilités, n'a pas dépassé 13,1 litres de fuel pour une moyenne de 75 km/h. Par ailleurs, avec la même charge mais sur un circuit routier normal parcouru à une moyenne de 60 km/h, la dépense n'a été que de 8,5 litres aux 100 km. Le poste "carburant" du bilan du L206 D apparaît donc très favorable et constitue l'une de ses principales qualités.


SECURITE.

Aussi bien à vide qu'en charge, le comportement sur route du Mercedes diesel s'avère sans histoires et cela grâce, d'une part, à sa suspension à roues indépendantes et, d'autre part, à la précision de la direction bien qu'il s'agisse d'une vis globique à galet. En charge, cependant, en conduite sportive si l'on peut dire, le moteur éprouve quelque difficulté à arracher le véhicule dans les courbes serrées ainsi que lors des dépassements. En revanche, en conduire normale, ces inconvénients disparaissent et grâce au diesel, les côtes peuvent être gravies à une allure soutenue. Le passage des différentes vitesses s'effectue sans problème, aussi bien à la montée qu'en rétrogradant. Seul le passage de la marche arrière est gêné par la proximité du levier par rapport aux sièges. A vide comme en charge, les inégalités de la route sont bien absorbées par la suspension ey nous avons remarqué que, même à vide, les bruits de caisse étaient peu élevés. Simplement, nous nous plaindrons du claquement caractéristique du diesel particulièrement irritant en ville et au ralenti.
En ce qui concerne le freinage, nous dirons qu'il est moyen, ni meilleur ni pire que celui de la concurrence. Nous avons constaté que le manque de répartition avait pour effet -le véhicule étant vide et lors d'un freinage brutal- de laisser glisser le train arrière et par voie de conséquence, une tendance à se mettre en travers. Cependant, durant notre essai routier, nous n'avons ressenti aucune chute d'efficacité après un freinage prolongé. La direction, quant à elle, s'avère très satisfaisante bien que l'on ressente une certaine dureté dans les manoeuvres de parcage. Le rayon de braquage est correct -5,75 mètres- et le faible encombrement relatif du fourgon Mercedes (4,49 mètres contre 4,87 pour une DS Citroën) en facilite le stationnement.
La visibilité à l'avant est excellente, ce qui n'est pas le cas vers l'arrière dont la porte ne possède qu'un panneau opaque. Heureusement, deux très bons rétroviseurs largement dimensionnés disposés de part et d'autre de la cabine, viennent en partie pallier cette carence.
L'habitacle a été particulièrement soigné et sa planche de bord ainsi que les revêtements des portières peuvent être, sans complexes, comparés à ceux d'une berline. Les instruments de contrôle sont sobres et leurs indications sont suffisantes. Ils comprennent un tachymètre avec totalisateur, une jauge à essence, un thermomètre ainsi que des voyants clignotants d'aclairage route, témoins de charge de pression d'huile et de préchauffage. Les sièges sont fermes mais de bonnes dimensions ; seul celui du conducteur est réglable aussi bien dans le sens longitudinal que celui de la hauteur (trois positions) ; le dossier est également inclinable. Parmi les éléments de confort, signalons un chauffage tout juste suffisant, la présence de deux aérateurs orientablessitués sur le dessus du tableau de bord servant à l'aération et au dégivrage. Les vitres de portières sont coulissantes par moitié et munies de déflecteurs.
On accède à l'intérieur aussi bien par la porte arrière que par la porte latérale, et ce sans difficultés majeures. Le plancher en bois contribue à l'insonorisation et à la stabilité en charge. Les passages de roue sont relativement encombrants mais présentent surtout le défaut d'être à angle vif et nous déplorons par ailleus l'absence d'une barre entre l'habitacle et le fourgon destinée à contenir le chargement en cas d'arrêt brutal. De plus, si l'on adapte le troisième siège -en option- on ne peut pratiquement pas passer de la cabine au fourgon, à moins d'être contorsionniste. La roue de secours arrimée extérieurement sous la caisse, n'est pas à l'abri des projections de boue . Enfin, l'outillage de bord est rangé à l'avant et le cric à l'arrière.


CONCLUSION.

En résumé, nous reconnaîtrons au fourgon tôlé Mercedes L206 D des performances honnêtes auxquelles il faut ajouter une robustesse de constitution. En outre, sa finition peut être qualifiée, n'ayons pas peur des mots, de "tourisme" et toutes ces qualités en font un outil à la fois pratique et agréable. Quant à son principal défaut, il est celui que l'on rencontre chez la plupart de ses concurrents, à savoir la faiblesse du freinage, en plus de son prix un peu cher. Mais ne faut-il pas payer l'étoile Mercedes ?



Pierre BORNE.



QUALITES - FAIBLE CONSOMMATION- PERFORMANCES HONNETES- BONNE TENUE DE ROUTE- Bonne suspension- Bonne visibilité avant- Habitacle bien aménagé.


DEFAUTS - FREINAGE JUSTE SUFFISANT- ABSENCE DE LUNETTE ARRIERE- Absence de protection entre habitacle et volume de chargement- Coulisse de porte latérale dangereuse pour le passager- Pas de siège rabattable pour accéder à l'arrière- Chauffage médiocre.

PRIX : 24.577,86 F.

***

LES UTILITAIRES COMPARABLES.
CITROEN 1000 INDENOR : 8CV fiscaux, charge utile conducteur compris 1075 kg. Prix TTC : 17.244 F. Familier de nos rues, apprécié pour sa faible hauteur de plancher par rapport au sol, il possède en série une lunette arrière. c'est le moins cher.
PEUGEOT J7 : 7CV fiscaux, charge utile conducteur compris 1425 kg. Prix TTC : 19.200 F. Egalement bien connu des citadins, cet utilitaire est très apprécié pour la souplesse de sa suspension et sa facilité de chargement.
SAVIEM SG2 MB.35 : 11CV fiscaux, charge utile conducteur compris 1360 kg. Prix TTC 27.074 F. Il possède un châssis et en ce qui concerne la cabine, une finition dite "touriste". Il est aussi le plus cher de toute la série.











***




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire